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La vie est belle, le monde pourrit

6 juin 2011

R.A.S

J'ai horreur des blancs dans les conversations. J'ai l'impression qu'ils sont directement dirigés contre moi : "Dis donc Etienne, t'as pas un peu honte de ne pas renchérir la discussion, qu'est ce que tes interlocuteurs vont penser de toi?" "T'as bouche inconscient de mes deux, je gère la situation."

Cinq à un, balle de set : "Très chers interlocuteurs, ne trouvez-vous pas que le temps est radieu depuis quelques jours?" Et hop, balle au centre, service interlocuteur.

Bref, depuis quelques temps j'ai appris à gérer ses moments de stress intenses, en une seule technique. Rire intérieurement de ce blanc, m'imaginer que mes interlocuteurs font aussi la tronche dans leur coin en essayant de savoir si ils peuvent combler la discussion avec la météo ou la hausse du prix de la baguette. Et ça marche terriblement bien, les saccades discutives ne me scient plus le ventre.

Tout cela pour dire qu'un jour, ça ne sera plus des blancs dans la discussion, mais des métisses dans la discussion, vu que toute la Terre entière aura forniquée à droite et à gauche. Communisme de merde

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3 juin 2011

Rififis matinaux

Mardi matin. 9h30. Après un réveil laborieux et longuement négocié, me voila devant une célèbre compagnie d'assurance dont je tairais le nom, eu égard un copyright non-négocié.

Bien placé sur la grille de départ, je me présente en deuxième position au seul conseiller présent cette matinée-là. Après 23 minutes, une assurance habitation et une assurance tout risques souscrites, Michel (ou bien Philippe, je ne sais pas) mon conseiller, la soixantaine, 38 ans de boite selon ses dires, hèle un homme passant dans le couloir : "Dis donc, vous cherchez quelque chose?" Réaction immédiate de l'intéressé : "Mais vous êtes tout seul pour toutes ces personnes qui patientent? C'est n'importe quoi!" "Monsieur si vous n'êtes pas content, décrochez ce combiné et prenez rendez-vous par téléphone!" "Eh bien je vais prendre rendez-vous et quittez cette assurance de %$!" "Monsieur, calmez vous, je ne suis que salarié" 

Tout d'un coup l'endroit fut beaucoup plus dynamique en terme de conseillers et après une menace de droit de retrait de la part de Michel (ou Jean-Pierre, je ne sais pas), la situation se désamorça. De mon côté, je ne savais que faire : appeler tout de suite le GIPN pour anticiper la prise d'otage d'un employé fou ou prier Saint Pierre d'accueillir sympathiquement le client peu décontracté?

J'optais pour l'option du débinage et regardais la croissance exponentiel de mon nombril. Je quittais les lieux, non sans avoir souhaiter bien du courage à Jean-Michel.

Je dirigeais mon fidèle destrier, un Fonlupt modèle femme de 1970, vers la CAF voisine, espérant y évoluer en terrain ami. Il était au alentours de 10h. 10h et autant de monde à la CAF? Ils se lèvent tôt les pauvres dis-donc! (Pardon pour cet écart populiste). J'attend sagement à l'accueil que vienne mon tour quand un homme, placé dans une autre file d'attente, se détache et tient à peu près ces mots à l'une des jeunes réceptionnistes : "Vas-y qu'est ce que tu me fais attendre là alors que j'aurai pu aller là-bas et moins attendre. T'es vraiment nulle, tu sais pas faire ton travail. Vas-y ça m'énerve."

Deuxième agression de la journée. Je me rappelle les négociations matinales quant à mon réveil. Lointain souvenir. Je ne peux m'empêcher de penser aux concepts de service public, de république, liberté, égalité, fraternité : en ce mardi matin, j'y rajouterai bien celui de "d'impatience parasite populaire". Allez les bleus!

 

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La vie est belle, le monde pourrit
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